DUNE VERSION LONGUE

Dune, la version longue
1984 (diffusion TV: 1988) - Etats Unis
Genre: Science fiction
Réalisation: Alan Smithee (David Lynch)
Musique: Toto
Scénario: David Lynch
Avec Kyle MacLachlan, Francesca Annis, Jurgen Prochnov, Sting et Brad Dourif

 

UNE CRITIQUE DE RICK JACQUET

 

Les Atréides héritent de la planète Dune, la seule planète d'où est extraite l'épice, qui rallonge la vie et qui permet de replier l'espace, c'est à dire de se déplacer sans bouger. En fait, c'est un piège de l'Empereur pour permettre aux Harkonnens, les ennemies des Atréides, de s'emparer de Dune. Seul Paul, le fils du Duc Leto et sa mère Jessica, survivent à l'attaque. Ils trouvent refuge chez les Fremmens, les habitants du désert.

 

 

En 1988, soit 4 ans après la sortie du film de David Lynch, Dino De Laurentiis, le producteur, décide de sortir une version longue du film. Lynch décide de retirer son nom du générique, et on comprend, par certains aspects du métrage, pourquoi, même si cette version longue est plus compréhensible que la version cinéma. Déjà, pour les maniaques, les attentifs, ou les cinéphiles, le format de l'image n'est plus le même que la version cinéma. Destiné au marché de la vidéo, le format de cette version longue est en plein écran, soit du 1.33, et quand on sait que le film, et donc le matériel de base de cette version longue, a été tourné en cinémascope, soit en 2.35, on peut craindre le pire. On perd des deux côtés une partie de l'image, ce qui s'avère important lors de certaines scènes. De plus, pour parvenir à ce résultat, l'image originale est zoomée, et donc on perd également en qualité d'image.

 

 

Passons ce détail technique, dont beaucoup ne se soucieront pas du tout. Le film original de Lynch, bien qu'il ne s'agissait pas non plus de son montage, commençait par une explication de Virgina Madssen, sur un fond étoilé, qui avait le mérite de nous expliquer l'univers en 2 minutes. Ici, tout est remplacé par des dessins avec la voix off de Franck Herbert lui même, prologue d'une durée dépassant les 5 minutes, et devenant à la longue très lourd. Le film garde la même structure, sauf que la voix off de la version originale est cette fois ci, encore une fois, celle de Franck Herbert, et ne convient vraiment pas. Les différents ajouts qui parsèment le film emmènent le film à la durée de 3h, contre 2h11 pour la version cinéma. La plupart des ajouts aident vraiment à la compréhension du récit, surtout dans la seconde partie de l'histoire, à partir du moment où Paul arrive parmi les Fremmens. On comprend mieux comment Paul s'est fait accepter au sein des Fremmens, des passages entiers sont rajoutés, et on comprend donc la rapidité de l’action dans la version cinéma.

 

 

Malheureusement, si ces ajouts sont importants, il y a aussi des points faibles. Certaines scènes ont étés supprimées, comme celle où le baron Harkonnen tue de façon barbare un pauvre homme. Cette scène montrait la cruauté du baron, absente (atténuée) dans le roman, et qui explosait dans la vision de Lynch. La suppression de cette scène montre bien que le producteur veut faire plaisir au fan, en se rapprochant du roman et en oubliant des aspects importants de l'univers de Lynch. L'autre gros problème vient des effets spéciaux numériques. Les yeux bleus des Fremmens sont fait par ordinateur, et les effets spéciaux des scènes rajoutées n'ont pas étés fait, donc un coup ils ont les yeux bleus (pour les plans du film original) un coup les yeux normaux (pour les scènes rajoutées). Pas très cool, pas très logique, et ce petit détail finit par gêner amplement la vision du film. Pour couronner le tout, certaines scènes ont étés déplacées, et cela change beaucoup. On attendait beaucoup de cette version longue pour ce film maudit, mais la négligence apportée à l’ensemble déçoit. 

 

NOTE: 10/20
En bref: Cette version longue est donc inférieure à la version cinéma sur bien des points, malgré des scènes importantes qui facilitent la compréhension globale.