FANTOM KILER 4

Fantom kiler 4
2008 - Pologne
Genre: Erotique
Réalisation: Roman Nowicki
Musique: Franck Cosack
Scénario: -
Avec Hana Liska, Stacy Silver, Kate Blond, Pavla Nicole, Maria Vasolva, Dionne et Conrad Bismark

 

UNE CRITIQUE DE RICK JACQUET

 

Un  homme roule en pleine campagne, et finit par se faire arrêter par une prostituée. Il tente de la tuer après l’avoir sodomisée, mais celle ci se venge en lui coupant le pénis. Alors qu’elle tente de retrouver son chemin dans la forêt, le Fantom Kiler arrive et la punie. Le carnage reprend, et cette fois ci, le Fantom Kiler est encore plus sadique, et plus rien ne peut l’arrêter.

 

 

Quand y en a plus, finalement, y en a encore. En 2003, Roman Nowicki réalisait Fantom Kiler 3, et on en avait sacrément marre de ces films de merde. Un retour en arrière s’impose tout de même. En 1998, il y a 10 ans, Fantom Kiler débarquait. Censé être un film polonais, on commençait déjà à douter de la provenance du film, la plupart des dialogues sonnant faux, et ne collant pas forcément avec le mouvement des lèvres des acteurs et actrices, si l’on peut les appeler ainsi. Le film était d’une nullité affligeante, mais certaines scènes faisaient bien rire (la scène de la petite cuillère notamment) et certains effets d’éclairages purement cheap en forêt avaient leurs charmes. A peine un an après, c’est Fantom Kiler 2 qui débarquait, la recette était la même, mais certains plans allaient plus loin dans l’érotisme, sans franchir le pas de la pornographie. Niveau horreur et niveau mise en scène, c’était un simple copié collé, les scènes marrantes en moins. Pour les plus pervers d’entre nous, il y avait tout de même une scène intéressante. Puis, plus rien jusqu’en 2003, année où le troisième opus débarque. Lors de sa sortie en France en DVD chez Uncut movies, une bande annonce du quatrième opus est déjà présente. Après vision, on espère que cette bande annonce bien pourrie n’est qu’un canular. Fantom Kiler 3 reprenait la recette des deux précédents, sans nous décrocher un seul sourire, et était d’un ennui mortel. Roman Nowicki avait alors l’air de laisser sa série de côté, et se lança alors dans les deux opus de Fantom Seducer en 2005, les versions pornographiques de Fantom Kiler. On y retrouve ainsi un visuel identique, le même tueur, et certaines situations. Mais oh grand malheur, puisque cette année, voilà que l’on peut trouver sur divers sites internet et sur le site de Teraz Films le DVD de Fantom Kiler 4, même pas encore annoncé sur Imdb. C’est bien curieux (sans doute beaucoup trop) que votre serviteur a alors de suite commandé le DVD pour pouvoir vous faire découvrir avant tout le monde cette exclusivité surprenante. Car dés l’insertion du DVD, en effet, il y a de quoi surprendre. Fantom Kiler 4 traite toujours du même sujet, des femmes nues face à un tueur masqué, mais le masque du tueur a changé, oh surprise, il passe d’un collant blanc sur le visage à un collant noir. Autre particularité du DVD, l’encodage assez pourri faisant apparaître de temps à autre une ligne verte au dessus de l’image, où le fait que le film soit encodé en plusieurs parties allant de 15 à 23 minutes. Ainsi, si l’on commence à bailler, impossible de demander au lecteur le temps restant, puisque celui ci ne nous donnera que le temps restant de la partie en cours, et donc, du meurtre en cours.

 

 

Enfin, comme vous avez l’air de vous poser bien des questions sur la qualité relative du métrage, nous allons enfin parler véritablement du film. Première constatation, le film ne reprend personne du casting des trois premiers films, alors que c’était le cas avant (je suis morte mais je reviens dans le suivant en gros). Deuxième constatation, Roman Nowicki oublie un peu son visuel cheap à base d’éclairages artificiels en forêt, ce qui donnait tout de même un peu de charme aux précédents. Et surtout, et pas des moindres, les dialogues. Plus de polonais ici, puisque tous les acteurs parlent anglais. Etonnant, cela pourrait nous mener sur un piste pour l’origine du métrage, et pourtant, encore plus de questions nous viennent à l’esprit, puisqu’en effet, les acteurs parlent anglais, mais avec un fort accent de l’Est. Le générique de fin quand à lui nous montre l’étendue de l’équipe technique (un caméraman, un producteur, un directeur de la photo, un réalisateur, Franck Cossack toujours à la musique et c’est tout) et nous indique que le film fut tourné en République Tchèque et en Pologne. Peu importe, le mystère est toujours entier, et le  film commence sur une musique que l’on a eu le temps de connaître en 10 ans. Un  homme roule en voiture, et est arrêté par une femme nue. Pas de doute si l’on continue de croire que le film vient de Pologne, les femmes sont peu farouches par là bas. Petite discussion, et cela se termine par quelques fessées dans les bois, avant que l’homme, n’écoutant pas la femme, la sodomise et tente de l’étouffer en lui mettant un sac sur la tête. On peut s’apercevoir que le film franchit un cap en allant plus loin dans l’érotisme, sans que cela aille dans le porno pur. Aucune pénétration à proprement parlé, si ce n’est l’insertion dans le vagin de ces jeunes femmes d’un nombre incroyable d’objets. L’homme, qui tente de tuer la femme, échoue, et celle ci se venge en lui coupant le pénis avec un scalpel qu’elle gardait bien caché… dans son vagin. On peut également remarquer que les acteurs et actrices sont toujours aussi mauvais, et que les actrices finissent encore une fois  toujours à poil. Le fait que le film se déroule à présent dans des couleurs naturelles fait ressortir pas mal de défauts de mise en scène d’ailleurs, avec des variations de luminosités courantes dans le format Mini DV, des faux raccords à la pelle entre les plans, mais le son ne sera pas épargné non plus. Le mixage sonore est très étrange, les cris des femmes tout comme la musique sont très forts par rapport aux dialogues en général, nous forçant à prendre souvent notre télécommande pour régler ça.

 

 

Bon, mais à part ça, vous voulez en apprendre plus sur le Fantom Kiler, sur les meurtres, et les scènes de sexe. Le montage est parfois très étrange, puisqu’à présent, Roman Nowicki va jouer également sur le monde des rêves. Ainsi, après la séquence d’introduction racontée plus haut, la femme se retrouve dans un champ de maïs, poursuivie par le Fantom Kiler, au volant d’un moissonneuse batteuse. Il va l’assommer, et c’est alors qu’avec un magnifique fondu enchaîné, nous avons droit à une scène lesbienne avec godemichés. Très étrange. Quand le film reprend, la femme se fait écrasser par le véhicule, mais ne rêvait pas, on ne verra rien. Le film va alors nous montrer une inspectrice peu farouche mener l’enquête (si l’on veut parce que bon, à part se foutre à poil et aller voir son supérieur, elle ne fera pas avancer l’enquête) tandis que les meurtres s’enchaînent autour d’elle (entre 1 et 2 meurtres toutes les 15 minutes). Roman Nowicki veut aller plus loin dans ces meurtres, et trouvera certaines bonnes idées qu’il gâchera immédiatement en les mixant à d’autres idées saugrenues. Ainsi, une femme se fera enduire les seins de peinture et devra repeindre un mur, une autre, voulant se faire plaisir avec un pénis coupé, rencontrera le Fantom Kiler qui l’attachera au dessus d’un seau d’essence entouré de bougies. Pour le meilleur, les scènes paraîtront sadiques mais gentilles, mais pour les pires, l’ennui arrive. Surtout que le film, comme pour le précédent, s’avère très répétitif. Dans chaque partie d’histoire, le schéma narratif est le même. Une jeune fille, qui finie nue, se fait insérer un objet dans les parties intimes, puis meurt. Il y a donc le pénis coupé qui sera insérer, mais plus tard, également un pistolet, un godemiché géant, ou, clin d’œil raté au premier opus, un balais dans le cul. On aura même droit au téléphone portable.

 

 

De par son schéma et le reste, Fantom Kiler 4 est du même niveau, si ce n’est pire, que le précédent opus. Mais quelques trouvailles visuelles viennent l’amener un tout petit au dessus. Ainsi, certaines scènes seront assez étonnantes, faux raccords mis à part. L’inspectrice rencontrera un épouvantail dans le champ de maïs ressemblant au Fantom Kiler, et pendant qu’elle est au téléphone, celui ci s’animera dans son dos. Tout con, mais la scène fonctionne à merveille. On aura aussi droit à des effets visuels hors du commun, fonctionnant par moment, ou déclenchant des fous rires involontaires. Lors du final, alors que l’on retrouve l’ambiance visuelle des précédents opus dans cette unique scène, on peut voir le reflet de la scène dans le couteau du tueur, et la lune entourée de brume derrière l’héroïne. Des effets vraiment con, mais voir cela dans un Fantom Kiler fait plaisir. Peu être qu’au bout du 30ème opus, la qualité sera vraiment au rendez vous, mais auront nous le courage d’aller jusque là ? A côté de ces quelques trouvailles sympathiques, on aura malheureusement le pire. Lorsque l’inspectrice ira voir son supérieur, son bureau est envahit par de la fumée de cigarette numérique assez ratée, et dans cette même scène, nous aurons droit à l’attaque de la mouche numérique, changeant de taille suivant les plans et passant en taille XXL devant les yeux de l’héroïne. Passage à hurler de rire assurément, d'autant plus que la charmante jeune femme raconte également à son supérieur qu'elle s'est réveillée avec un pistolet dans le vagin, si le sommeil n’a pas déjà frappé à ce moment du film, situé probablement en milieu de métrage. Bref, Fantom Kiler 4 est à l’image des précédents, nul et inutile.

 

NOTE: 02/20
En bref: Il revient, encore et toujours. Changement radical dans un sens, les acteurs parlent anglais, adieu les éclairages en forêt. Par contre, pour ce qui est des meurtres, c’est toujours soft, et niveau érotisme, le vagin des actrices peut contenir beaucoup de choses !