PI

PI
1998- Etats-Unis
Genre : Expérimental
Réalisation : Darren Aronofsky
Scénario : Darren Aronofsky, Sean Gullette, Eric Watson
Musique : Clint Mansell
Avec Sean Gullette, Mark Margolis, Ben Shenkman

 

UNE CRITIQUE DE ANGE RIPOUTEAU

 

Max (Maximillian) Cohen est un jeune mathématicien surdoué qui pense comme Galilée que « la nature est un livre écrit en langage mathématique ». Il cherche partout une suite, notamment pour analyser les valeurs de la Bourse et en découvre une comptant 216 chiffres. Vivant seul dans son appartement, il analyse la suite des décimales du nombre PI. Pour ce faire, il utilise un ordinateur qu'il a lui-même fabriqué et qui occupe la plus grande partie de son appartement.

 

 

L'obsession. Pour elle, jusqu'où irons-nous ? Probablement très loin, trop loin. Addiction et obsession morbide seront les idées fortes du cinéma de Darren Aronofsky, et ce, dès son premier long-métrage, en 1998. Tourné en noir et blanc avec peu de moyens (comme Christopher Nolan avec The Following), PI voit le parcours chaotique de Max, un mathématicien déconnecté du monde et vivant chez lui avec un ordinateur immense lui permettant de calculer des nombres astronomiques. Reconnu, ses études du nombre PI attirent les convoitises de différents groupes, dont une conseillère de Wall Street qui lui fournit du matériel et une bande de juifs orthodoxes convaincus que le nom de dieu se trouve derrière le code. Mais Max, lui, se moque de tout cela. Allant voir son ancien professeur (Mark Margolis) pour obtenir d'autres informations, Max se concentre uniquement sur sa réussite... Au détriment de toute autre considération. Envahi par les fourmis, son appartement ressemble à un cimetière informatique (le rapport qu'entretient Max à son matos rappelle Tetsuo), il ne voit personne (hormis une jeune enfant aussi douée que lui et une voisine prévenante, mais seulement pendant quelques instants), s'isole du monde, vit dans la paranoïa et il est soumis à des hallucinations causées par des maux de tête.

 

 

La narration est particulièrement chaotique est n'est que le reflet des pensées multiples de son personnage principal, qui cherche la solution directement dans sa tête, comme le souligne ses différents passages dans la salle de bain. L'obsession d'un personnage est toujours douloureuse à suivre puisqu'il sous-entend de se retrouver perdu, de subir les assauts d'un cerveau malade et de suivre le replis de Max. Comme le souligne Aronofsky dès le début de sa carrière, pour réussir certaines entreprises, il est obligatoire de tout mettre de côté, même des besoins primaires (comme manger ou dormir). En tant que scénariste et réalisateur, Aronofsky doit connaître ce problème. Il est toujours difficile de comprendre une douleur sourde et de suivre les logiques contradictoires qui surviennent dans l'esprit de Max. Deux ans avant les camés de Requiem For A Dream, le réalisateur filme son mathématicien de la même manière quand il prend des cachets (plans serrés, montage rapide). Sean Gullette (co-scénariste, acteur principal et concepteur du site internet du film) a saisi toute la complexité du personnage et son incapacité à communiquer avec l'extérieur de ses trouvailles ou de ce mal qui le ronge : comprendre, trouver, encore et encore. Lorsqu'il sort de sa recherche ( c'est très rare), c'est pour être soumis à ses traumas (notamment l'agoraphobie et la paranoïa). Le reste du temps, cette quête difficile est également vitale pour lui, vu que rien ne compte, pas même sa vie, qu'il met en danger (psychologiquement et physiquement).

 

 

La narration est particulièrement chaotique est n'est que le reflet des pensées multiples de son personnage principal, qui cherche la solution directement dans sa tête, comme le souligne ses différents passages dans la salle de bain. L'obsession d'un personnage est toujours douloureuse à suivre puisqu'il sous-entend de se retrouver perdu, de subir les assauts d'un cerveau malade et de suivre le replis de Max. Comme le souligne Aronofsky dès le début de sa carrière, pour réussir certaines entreprises, il est obligatoire de tout mettre de côté, même des besoins primaires (comme manger ou dormir). En tant que scénariste et réalisateur, Aronofsky doit connaître ce problème. Il est toujours difficile de comprendre une douleur sourde et de suivre les logiques contradictoires qui surviennent dans l'esprit de Max. Deux ans avant les camés de Requiem For A Dream, le réalisateur filme son mathématicien de la même manière quand il prend des cachets (plans serrés, montage rapide). Sean Gullette (co-scénariste, acteur principal et concepteur du site internet du film) a saisi toute la complexité du personnage et son incapacité à communiquer avec l'extérieur de ses trouvailles ou de ce mal qui le ronge : comprendre, trouver, encore et encore. Lorsqu'il sort de sa recherche ( c'est très rare), c'est pour être soumis à ses traumas (notamment l'agoraphobie et la paranoïa). Le reste du temps, cette quête difficile est également vitale pour lui, vu que rien ne compte, pas même sa vie, qu'il met en danger (psychologiquement et physiquement).

 

NOTE: 12/20
En bref: Une entrée en matière intéressante, parfois déroutante, pas toujours maîtrisée. Sean Gullette est inquiétant dans le rôle de Max.